Bogotá de notre correspondant
Mardi matin, comme chaque semaine, une vingtaine de proches d'otages ont sorti leurs banderoles à quelques mètres du Parlement colombien. Sur les affiches portées par des mères, soeurs ou pères de policiers et soldats détenus depuis parfois huit ou neuf ans par la guérilla, un mot d'ordre : «Non à la libération à feu et à sang !» «Une opération militaire pour libérer nos proches, ça veut dire leur mort immédiate», juge la porte-parole des manifestants, Marleny Orjuela.
Risques. Comme elle, la majorité des familles d'otages dont celle de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt ont été choquées par les dernières déclarations du président colombien. Le conservateur Alvaro Uribe a ordonné vendredi d'intensifier l'offensive militaire pour libérer les otages des campements des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes). «Messieurs les généraux, nous allons sauver Ingrid Betancourt !» a-t-il exigé devant la troupe. Plus tôt, le commandant en chef de l'armée, le général Freddy Padilla, annonçait que ses hommes allaient exploiter les informations fournies par John Frank Pinchao l'otage policier évadé et retrouvé mercredi dernier, après avoir, selon lui, partagé presque trois ans de captivité avec la Franco-Colombienne. Pinchao lui-même a pourtant rappelé les risques d'une attaque : les guérilleros «nous disaient qu'ils ne laisseraient pas l'armée nous libérer vivants».
Déjà, en mai 2003, les Farc ont abattu dix d