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Libération
Reportage

En Somalie, une traque sans merci contre les jihadistes

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Les coups de filet se sont multipliés contre les partisans d'Al-Qaeda.
publié le 26 mai 2007 à 7h58

Mogadiscio envoyée spéciale

«J'ai été détenu au secret pendant vingt jours à la prison de la Villa Somalia (palais présidentiel). On m'a interrogé sur mes liens présumés avec Al-Qaeda», souffle Saïd. Ce jeune homme a été arrêté à l'aéroport de Mogadiscio fin mars, alors qu'il escortait un groupe d'humanitaires qui prenaient l'avion. En Somalie, tout étranger loue à la journée une protection armée pour circuler. «Ils m'ont accusé de diriger une milice et d'avoir des connexions avec les islamistes. J'ai été ligoté et enfermé dans une cellule. Au bout d'une semaine, des parents ont réussi à payer pour venir me voir, puis me faire sortir.»

A Mogadiscio, les arrestations se multiplient depuis la fin des combats, en avril, entre l'armée éthiopienne soutenant le gouvernement somalien de transition et ceux que l'on a appelés les «insurgés», majoritairement issus des Tribunaux islamiques, qui ont régné de mai à décembre 2006 sur une grande partie du pays. Plusieurs d'entre eux figurent sur la liste américaine des personnes affiliées à Al-Qaeda, notamment Sheikh Hassan Dahir Aweys, l'ex-numéro 1. Ou encore Adan Hashi Ayro, le chef de leur milice extrémiste, les «Shababs».

«Diaspora». Dans leur traque des insurgés, les troupes somaliennes ont mis en place des barrages à tous les carrefours. Les Ethiopiens, eux, ont installé des campements dans tous les quartiers, fouillant les maisons à la recherche d'armes. «La Somalie est devenue un repaire pour Al-Qaeda,<