En Irlande, Bertie Ahern c'est monsieur tout-le-monde. L'Irlandais moyen dans lequel le pays se retrouve et qui devrait conserver son poste de Taoiseach Premier ministre , qu'il occupe depuis dix ans. Les résultats des élections de jeudi ne sont pas définitifs, mais selon toute probabilité Ahern et son parti, le Fianna Fáil («les Soldats du destin»), formeront le prochain gouvernement de coalition.
A 55 ans, Ahern domine la scène politique irlandaise, fort d'une très longue période de prospérité économique et d'avoir su amener, avec Blair, l'Irlande du Nord à la paix. En 2006, le Tigre celtique affiche un taux de croissance de 6 % et le chômage, à 4,3 %, est le plus bas de l'Union européenne. Dublin est devenue une ville jeune et branchée, victime d'embouteillages, rançon d'un développement rapide.
Européen convaincu, Ahern peut s'estimer à juste titre parrain de ces succès, qu'il doit à son habileté politique et à son enracinement dans les terres d'Irlande. Né dans une famille pauvre, catholique et très républicaine de Dublin, sa vie n'a été que politique. A 14 ans, il collait des affiches et à 26 ans, il était élu député.
Le physique un peu rond, affable, la poignée de main facile, Ahern est le politicien le plus populaire du pays. Il la joue local : il aime les sports gaéliques, boit sa pinte de Bass dans les pubs de sa circonscription de Drumcondra, et fuit les mondanités. Ni son divorce dans ce pays très catholique ni une sombre affaire de pots-de-vin n'ont eu ra