Madrid de notre correspondant
Même Angela Merkel avait du mal à le croire. A Garachico, bourgade de 6 000 habitants de l'île canarienne de Tenerife, la liste électorale municipale du Parti populaire espagnol (PP, droite) pour le vote de dimanche (lire ci-contre) est composée... à 100 % de femmes. Pilar Merino, 42 ans, tête de liste, l'explique le plus naturellement du monde : «Au cours d'une réunion du parti, j'ai demandé qui voulait m'accompagner. Seuls des bras de femmes se sont levés...» Cette juriste, dirigeante locale du PP, a cependant dû déchanter. Le Tribunal constitutionnel espagnol a aussitôt annulé la liste, en s'appuyant sur la récente loi sur la parité, approuvée en mars à Madrid. La norme désormais en vigueur exige en effet qu'aucun sexe ne dispose, sur une liste électorale, d'une présence inférieure à 40 % . Aucune échappatoire possible. Le cas de Garachico tient de l'anecdotique paradoxal. Car, avec sa ley de igualdad (loi sur l'égalité), le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero entend précisément développer la présence des femmes dans la vie politique.
Mode scandinave. Le 15 mars, le jour de l'approbation de la loi, un Zapatero aux anges recevait sur les marches du Parlement les vivats d'organisation de femmes scandant : «España es feminista !» C'est «le début d'une révolution sociale», selon Jesús Caldera, ministre des Affaires sociales, qui a planché sur le texte depuis 2004. Au vu de la campagne électorale qui s