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Libération

Téhéran prend des Irano-Américains en otages

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Ces civils pourraient servir de monnaie d'échange avec les Etats-Unis. Une Française a aussi été arrêtée.
publié le 26 mai 2007 à 7h58

Après l'arrestation à Téhéran de l'universitaire américano-iranienne Halah Esfandiari (Libération du 11 mai), deux autres Irano-Américains, un chercheur et un homme d'affaires, ont été à leur tour appréhendés par les services secrets iraniens. Le sociologue Kian Tajbakhsh, 45 ans, est détenu à Téhéran depuis le 11 mai. L'homme d'affaires Ali Shakeri n'a pas donné signe de vie depuis mars et, selon ses proches, est lui aussi en prison.

Tajbakhsh avait signé la pétition des intellectuels iraniens contre la conférence sur l'Holocauste organisée par Téhéran. Il travaillait comme consultant pour la Banque mondiale et la fondation Open Society du philanthrope américain George Soros. Il vient d'ailleurs d'être accusé par le quotidien (proche du pouvoir) Kayhan d'avoir «joué un rôle dans les plans colonialistes de la Banque mondiale en Iran». Titre de l'article : «L'arrestation du lien avec la fondation Soros». Ce «lien» avait déjà été évoqué par le ministre des Renseignements, Gholam Hossein Mohseni-Ejeie, pour justifier l'arrestation de Halah Esfandiari, le 8 mai. Selon le ministre, les «confessions» de l'universitaire ont permis aux autorités d'identifier le «manager et représentant de Soros» en Iran.

Ali Shakeri, quant à lui, appartient à un organisme comparable à la fondation Open Society : le Centre pour la construction de la paix de l'université de Californie, qui étudie comment les citoyens peuvent promouvoir la paix dans des sociétés