Menu
Libération

Le Nigéria peut se fier à la discrétion du Président

Article réservé aux abonnés
L'ancien gouverneur de l'Etat du Katsina, qui prend ses fonctions à la tête du pays aujourd'hui, se distingue par son humilité et sa réserve.
publié le 29 mai 2007 à 8h00

Abuja (Nigeria) correspondance

Dans une villa de la capitale Abuja, Umaru Yar'Adua répond d'une voix douce, presque timide, aux journalistes. Vêtu de la longue chemise traditionnelle du nord du Nigeria, l'homme semble peu à l'aise dans son nouveau costume de Président qu'il endossera officiellement aujourd'hui.

De fait, il y a encore quelques mois, personne ne connaissait le discret gouverneur du petit Etat de Katsina, à l'extrême nord du Nigeria. L'homme vient pourtant d'une grande famille d'hommes politiques : son père était ministre au sein du premier gouvernement d'après l'indépendance. Son frère aîné, Shehu Yar'Adua, était un proche du président Olusegun Obasanjo quand ce dernier était dictateur militaire entre 1976 et 1979.

Certains pensent ainsi que c'est en hommage au frère aîné, mort en prison, qu'Obasanjo, premier président civil du pays, s'est choisi Umaru Yar'Adua comme successeur. De façon plus prosaïque, ses détracteurs accusent l'homme plutôt réservé d'avoir été tiré de l'ombre par le président Obasanjo qui ne pouvait pas se représenter après huit ans au pouvoir, pour lui permettre de continuer à tirer les ficelles du pouvoir.

Appel à la grève.«A chaque fois que j'entends ça, cela me surprend et m'amuse», relativise Umaru Yar'Adua, désormais habitué à la question des journalistes. Il reste que la cérémonie d'investiture, qui a lieu aujourd'hui dans la capitale, a été précédée d'un appel à la grève générale pour protester contre le scrutin jugé frauduleux. E