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Libération

Au Darfour, Bush sanctionne un peu «le génocide»

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publié le 30 mai 2007 à 8h01

Américains et Français semblent décidés à faire bouger les choses sur le dossier du Darfour, cette région de l'ouest du Soudan, théâtre d'un conflit sanglant depuis début 2003. Hier, le président George W. Bush a annoncé de nouvelles sanctions contre Khartoum, accusé par l'ONU d'«orchestrer» les violations massives des droits de l'homme. De son côté, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, opte pour une approche diplomatico-humanitaire.

Dans les deux cas, il faudra compter avec la Chine, proche alliée du Soudan. En quatre ans, ce conflit, qui oppose des rebelles issus des communautés noires au régime de Khartoum ­ aidé sur le terrain par des miliciens arabes, les jenjawids ­, a fait plus de 200 000 morts et au moins 2,5 millions de déplacés et de réfugiés au Tchad voisin.

Pourquoi Bush en a-t-il fait sa cause humanitaire ?

Sous la pression de parlementaires et de son opinion publique, il prend acte du refus de Khartoum d'accepter le déploiement d'une force de 20 000 Casques bleus de l'ONU au Darfour, prévu par la résolution 1 706 du Conseil de sécurité (août 2006). Le mois dernier, Bush avait été accusé par la majorité démocrate au Congrès de tergiverser face à l'intransigeance de Khartoum. Hier, il a dénoncé le «génocide» au Darfour, assurant que l'Amérique n'abandonnerait pas sa population, principale victime du conflit. Outre-Atlantique le Darfour fait l'objet d'une intense campagne médiatique, menée notamment par l'acteur George Clooney.