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Libération
Interview

«Cette décision pourrait créer davantage de divisions»

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publié le 31 mai 2007 à 8h03

Beyrouth

Faouzi Salloukh est l'un des six ministres qui ont démissionné en novembre pour protester contre le refus du Premier ministre, Fouad Siniora, de former un gouvernement d'union nationale. Chiite et considéré comme un proche du Hezbollah, il détenait le portefeuille des Affaires étrangères.

Le Conseil de sécurité a adopté une résolution créant un tribunal international pour juger les assassins de Rafic Hariri. Comment réagissez-vous ?

Nous souhaitons tous la création d'un tribunal international pour que la vérité puisse être faite sur cet assassinat. Mais la mise en place d'un tribunal spécial ne devrait pas être imposée de l'extérieur, elle devrait être le résultat d'un processus interne. Ce n'est pas le cas.

Si le Conseil de sécurité a adopté cette résolution, n'est-ce pas parce qu'aucun consensus interne n'a pu être trouvé ?

Le problème n'est pas là. Le gouvernement actuel est constitutionnellement illégitime depuis la démission de six ministres en novembre. Nous réclamons la formation d'un cabinet d'union nationale qui aura la légitimité de statuer sur les différents dossiers qui concernent notre pays, dont celui du tribunal. Quand cela sera fait, le président de la République pourra signer la convention établissant un tribunal spécial, et le Parlement pourra se réunir à son tour pour en ratifier les statuts. Nous craignons la politisation de cette cour.

Pour quelle raison ?

Pourquoi le projet de résolution est-il placé sous le chapitre VII de la charte des Nations unies