Washington de notre correspondant
Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté hier soir à New York un texte «légalement contraignant» établissant un «tribunal spécial» afin de juger les suspects impliqués dans l'attentat à la bombe qui a tué l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri. L'explosion, survenue en plein Beyrouth le 14 février 2005, avait déchiqueté 22 autres personnes. Un rapport d'enquête intermédiaire de l'ONU accuse les autorités syriennes, qui démentent et refusent d'extrader d'éventuels suspects.
«Terroriste». La France et les Etats-Unis, cette fois-ci sur la même longueur d'onde, ainsi que la Grande-Bretagne, ont forgé main dans la main cette réplique onusienne à un attentat perçu comme étant commandité par le régime du président syrien, Bachar al-Assad. Ces trois instigateurs de la résolution, auxquels se sont joints la Belgique, l'Italie et la Slovaquie, ont mis en avant la nécessité de punir les commanditaires de cet attentat qualifié de «terroriste» dans le projet de résolution. «Le but est aussi, et peut-être surtout, dissuasif», explique un diplomate européen à l'ONU soulignant : «Certains nous disaient qu'il fallait agir sans empressement, mais nous sommes d'un avis contraire. Nous avons voulu rendre rapidement inéluctable l'établissement d'un tribunal international afin d'empêcher que de tels agissements se reproduisent.»
C'est la première fois qu'un «tribunal spécial mixte» serait placé sous chap