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Libération
Reportage

Au Tchad, l'armée française impliquée et critiquée

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Près du Darfour, ses informations aident le régime à contenir les rebelles.
publié le 1er juin 2007 à 8h05

N'Djamena de notre correspondante

Aéroport de N'Djamena, 7 h 30 : les Mirage F1 français décollent. Comme presque tous les matins, ils prennent la direction de l'est du Tchad pour des missions de renseignement. La région grouille de rebelles soudanais entrant et sortant du Darfour voisin et de rebelles tchadiens, eux-mêmes soutenus par le Soudan. Depuis son déclenchement en 2003, la guerre civile au Darfour a largement débordé au Tchad, où se multiplient les incursions de miliciens arabes soudanais et tchadiens contre les tribus africaines. Et ce, tandis que le gouvernement tchadien instrumentalise les rebelles soudanais pour contrer ses propres opposants armés venus du Soudan.

Caméra. La mission des soldats français déployés dans le cadre de la mission «Epervier» (lire ci-contre) pourrait s'étoffer. Ces derniers jours, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a évoqué la mise en place de «corridors humanitaires» à partir du Tchad voisin pour secourir les populations isolées du Darfour.

Les opérations de renseignement aérien sont planifiées par ordinateur, au kilomètre près, dans les locaux de la base française contiguë à l'aéroport militaire. Le lieutenant Durand, dit Pedro, fait apparaître la carte du Tchad à l'écran sur différentes échelles. En quelques clics, l'officier détermine une trajectoire possible pour les avions français. «Là, par exemple, c'est une mission de type reconnaissance au profit de la coopération franco-tchadienne», ex