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Libération

310 Italiens veulent se faire couper la tête

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Des condamnés à la perpétuité réclament la peine de mort dans une lettre au Président.
publié le 2 juin 2007 à 8h07

Rome de notre correspondant

Ce sont d'anciens terroristes, de vieux parrains de la mafia, des détenus de droit commun. Au total, ils sont aujourd'hui 310 à réclamer le rétablissement de la peine capitale, abolie en Italie depuis 1948. Condamnés à la réclusion à perpétuité, ces prisonniers viennent en effet d'adresser une lettre au président de la République, Giorgio Napolitano, pour lui «demander que [leur] peine soit transformée en peine de mort». Du fond de leur cellule, ils se déclarent «fatigués de mourir un peu chaque jour. Nous avons décidé de mourir une seule fois [...]. La perpétuité est l'invention d'un non-dieu, d'une sauvagerie qui dépasse toute imagination».

Cette pétition inédite est partie de Carmelo Musumeci, un ancien boss sicilien quinquagénaire et condamné à vie il y a dix-sept ans. Bien qu'enfermé dans des quartiers de haute sécurité, celui-ci a repris des études, passé son baccalauréat puis son diplôme de droit en présentant une thèse intitulée «Vivre la perpétuité». Aujourd'hui, il se bat contre cette «mort bue à petite gorgée» en faisant circuler sa lettre dans tous les pénitenciers italiens où se trouvent actuellement 1 294 condamnés à vie, dont près de 200 ont déjà accompli plus de vingt ans de réclusion. Et cela alors que loi actuelle permet, en principe, d'octroyer la semi-liberté au bout de ce terme et, en cas de bonne conduite, la liberté conditionnelle après vingt-six ans passés derrière les barreaux.

Dans le pays, malgré l'appe