C
omme un arrière-goût de guerre froide. A la veille du sommet du G8, le président russe brandit ses missiles contre le projet américain de bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque. Dans un entretien avec la presse internationale, Vladimir Poutine explique : «Nos experts militaires nous disent que le système antimissile menace le territoire de la Russie jusqu'à l'Oural. Lorsque ce système sera installé, il fonctionnera en liaison automatique avec le dispositif nucléaire aux Etats-Unis. Cela change fondamentalement l'équilibre du système international. Nous devrons trouver des réponses [.], avoir des cibles en Europe. Quels moyens utiliserons-nous ? Des missiles balistiques, des missiles de croisière ou de nouveaux systèmes d'armes.»
Menaces. Depuis la crise des euromissiles des années 80, le Kremlin n'avait plus jamais utilisé un langage aussi ferme à l'égard des Occidentaux. Il menace de sortir ses nouveaux missiles SS-26 à courte portée contre les installations du Pentagone en Europe de l'Est. Et développe un engin intercontinental RS-24, capable de pénétrer des défenses sophistiquées. « Des propos de ce type sont inutiles et inopportuns », a réagi hier un porte-parole de l'Otan. Nicolas Sarkozy a évoqué le «dialogue franc» qu'il compte avoir avec son homologue russe, alors que le Quai d'Orsay reconnaît que «des discussions approfondies» sont «nécessaires afin de dissiper les inquiétudes» de la Russie.
Les Etats-Unis