Heiligendamm envoyé spécial
Oubliés les quelque 250 000 marcheurs sur Gleneagles il y a deux ans sur l'air de «Make Poverty History». Jaunie la photo de Tony Blair posant devant une pancarte : «Huit leaders mondiaux, un million de voix, un seul message...» Zappées les promesses entonnées par les pays du G8 de doubler leur aide à l'Afrique pour la porter à 50 milliards de dollars d'ici à 2010. Les flux d'aide sont passés de 35,8 milliards de dollars en 2005 à 35,1 milliards en 2006. Soit un «déficit de crédit» évalué à 8 milliards par rapport au tableau de marche prévu, selon l'ONG Action Aid (voir Libération du 2 juin).
«Effet arithmétique». Même les grandes institutions «alliées» des pays riches conviés au banquet du G8 allemand, peu suspectes de virulence envers leurs hôtes, enfourchent le credo des ONG. «Les pays africains n'ont pas engrangé les promesses faites, assure Alan Page, économiste en chef de la Banque mondiale. On a eu l'impression que l'aide avait beaucoup augmenté, mais c'est un effet arithmétique lié à l'annulation de la dette», a renchéri Angel Gurria, le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Les réductions de dette, principalement géostratégiques (Irak et Afghanistan, par exemple) et toujours très ciblées et très chiches (38 milliards d'ardoise en partie effacés ou reventilés en crédit), ont certes permis de réelles avancées. «La Zambie offre désormais des soins gratui