Les militaires turcs accentuent leur pression sur la rébellion kurde. Ils montrent les muscles et affichent leurs préparatifs en vue d'une intervention dans la zone frontalière en Irak du Nord contre les bases arrières du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le pilonnage systématique des positions rebelles le 6 juin et des incursions des commandos turcs au-delà de la frontière ont fait craindre une opération de plus grande envergure, suscitant quelques heures d'intense agitation diplomatique avant les démentis en série de Washington, de Bagdad, des autorités du Kurdistan irakien et d'Ankara. «Une décision du Parlement est nécessaire au déclenchement d'une opération transfrontalière», a précisé avant-hier soir le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, pour clore les rumeurs. Le Parlement turc est actuellement en congé jusqu'aux élections législatives anticipées du 22 juillet, et il lui faudrait être convoqué en session extraordinaire pour entériner une telle opération.
Les autorités d'Ankara n'en continuent pas moins de souffler le chaud et le froid - au grand dam de Washington, inquiet des contrecoups d'une irruption des troupes turques au Kurdistan d'Irak, oasis de paix relative dans le nord d'un pays ravagé par la guerre. La Maison Blanche a lancé plusieurs mises en garde à l'allié turc, pilier du flanc sud-est de l'Otan. Ce dernier rétorque que les Etats-Unis doivent s'occuper eux-mêmes des maquis du PKK et faire pression sur les autorités kurdes irakienn