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Libération

Charleroi : le pouvoir corrompt

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Aux élections de dimanche, les élus socialistes risquent de payer leur gestion.
publié le 9 juin 2007 à 8h15

«Où voit-on le plus de vols : à l¹aéroport de Charleroi, ou dans la ville de Charleroi ?» La question, posée en pleine réunion électorale par un trio d¹humoristes, amuse l¹auditoire autant qu¹elle l¹agace. Elle amuse parce que la soirée se tient à une soixantaine de kilomètres de la métropole du Hainaut. Elle agace parce que l¹aréopage est socialiste et que les affaires de Charleroi qui défrayent la chronique depuis deux ans sont liées à la gouvernance trentenaire de cette ville par les socialistes. Mais elle ne peut être évitée, parce que de nouvelles mises en examen sont attendues parmi les édiles municipaux et que les scandales ont donné du grain à moudre aux adversaires du PS. Sept échevins (adjoints au maire), membres de l¹équipe au pouvoir jusqu¹en 2006, ont été mis en cause pour abus de biens sociaux et usage de faux. Molosses interdits. Le trio d¹humoristes n¹est pourtant pas venu dans ce petit bourg socialiste d¹Anzy à la demande de l¹opposition. Il anime par ses «soirées insolentes» la campagne du très original député Patrick Moriau, un quinquagénaire à la barbe électrique et au béret de révolutionnaire latino, qui aime à se faire appelle El Cha. Cha pour Chapelle-lez-Herlaimont, petite commune de 15 000 habitants située à vingt minutes en voiture de Charleroi, dans laquelle les molosses sont interdits et où le chat - il s¹agit bien du félin -, dont la statue trône sur la place, est roi. Au pays du surréalisme, Patrick Moriau n¹est pas seulement un excentrique.