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Libération

La tournée africaine de Bernard Kouchner contourne la Côte d'Ivoire

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Le ministre des Affaires étrangères a annulé une étape un moment envisagée en Côte d'Ivoire, à la demande de l'Elysée. Après le Mali, il est aujourd'hui dans l'Est du Tchad, à la frontière avec le Darfour, où sont installés des camps de réfu
par Thomas Hofnung, envoyé spécial
publié le 9 juin 2007 à 7h00

Les retrouvailles entre Paris et Abidjan attendront. Un temps prévu, le déplacement du nouveau locataire du Quai d’Orsay en Côte d’Ivoire a été reporté. Officiellement en raison de la priorité donnée à Paris à la crise au Darfour (ouest du Soudan). C’est ce qu’a expliqué, il y a quelques jours, Bernard Kouchner à Laurent Gbagbo lors d’un entretien téléphonique. Vendredi soir, le ministre français des Affaires étrangères a quitté Bamako, où il venait d’assister à la cérémonie d’investiture du président malien Amadou Toumani Touré, réélu pour un deuxième mandat en mai, pour le Tchad.

Mais l'annulation de cette étape ivoirienne s'explique aussi par les réticences de l'Elysée. « Dans le contexte actuel, alors que le processus de sortie de crise patine en Côte d'Ivoire, cela aurait été une erreur de se rendre à Abidjan, affirme un conseiller de Nicolas Sarkozy. Et Gbagbo n'aurait pas manqué de récupérer cette visite politiquement. » « Le président n'était pas enthousiaste », confirme-t-on dans la délégation du ministre à Bamako.

Depuis les affrontements de novembre 2004 entre l’armée française et les partisans du président ivoirien Laurent Gbagbo, l’Elysée a rompu tout contact avec les autorités d’Abidjan. Seule l’ancienne ministre de la Coopération, Brigitte Girardin, a rencontré le chef de l’Etat ivoirien à deux reprises ces derniers mois. Prudent, Paris attend des signes politiques tangibles dans l’application de l’accord de paix signé à Ouagadougou en mars, av