Madrid de notre correspondant
Après la politique de la carotte, celle du bâton. Au lendemain de la rupture par ETA d'un cessez-le-feu de quinze mois, Madrid choisit la fermeté. Après le retour en prison de l'etarra de Juana Chaos et l'interpellation, jeudi, de trois activistes armés près de Lourdes, le chef de file indépendantiste Arnaldo Otegi est entré en prison. Le leader de Batasuna - vitrine politique d'ETA interdite mais qui a pignon sur rue - a été condamné jeudi par l'audience nationale, le tribunal antiterroriste espagnol, à quinze mois d'emprisonnement. Il lui est reproché d'avoir fait «l'apologie du terrorisme» lors d'un hommage rendu en décembre 2003 à Beñaran Ordeñana alias «Argala», une des figures historiques d'ETA.
Charismatique. Le gouvernement dit «respecter la décision judiciaire». Mais personne ne doute que les socialistes au pouvoir sont derrière l'incarcération d'Arnaldo Otegi qui, malgré ses casseroles judiciaires, avait évité la prison.
L'emprisonnement du chef charismatique de Batasuna, qualifié de «très grave» par la direction de son parti, enterre définitivement le processus de négociation engagé en mars 2006 entre Madrid et ETA. Car, avec le dirigeant de l'organisation séparatiste Josu Ternera, partisan lui aussi d'une «solution négociée du conflit basque» avec l'Etat espagnol, Arnaldo Otegi, 47 ans, a été l'interlocuteur privilégié de Madrid. En novembre 2004, dans le grand stade de Saint-Sébastien, i