C’est un vrai nationaliste flamand qui va sans doute diriger la Belgique au cours des quatre prochaines années : les élections législatives, qui ont eu lieu hier outre-Quiévrain, ont en effet clairement désigné un vainqueur, le CD&V, les chrétiens-démocrates flamands, d’Yves Leterme, l’actuel ministre-président de la région flamande.
Ce parti, qui exige la mise en place d'une simple confédération entre le nord du pays, néerlandophone, et le sud, francophone, a obtenu, selon les premières estimations, 31% des voix en Flandre, une région qui rassemble 60% de la population belge. C'est lui qui avait affirmé à Libération en août dernier que «la Belgique n'est pas une valeur en soi»… La formation d'un gouvernement s'annonce donc difficile, les partis francophones refusant toute nouvelle «réforme de l'Etat», un euphémisme flamand désignant le dépouillement de l'Etat fédéral au profit des régions.
L’éloignement politique entre néerlandophones et francophones a désormais rejoint la séparation culturelle. Ainsi, en Flandre, la gauche a quasiment été rayée de la carte. Le second parti reste, en effet, le Vlaams Belang, un parti d’extrême-droite séparatiste et raciste, qui progresse encore à plus de 20%.
Puis viennent les libéraux (VLD) du Premier ministre sortant, Guy Verhofstadt, qui dirigeait le pays depuis 1999 : à 18,5%, il perd 6 points. Les socialistes, associés à la coalition sortante, s’effondrent à 15,5%, perdant près de 9 points. Puis viennent les écologistes