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Libération

«En Belgique, s'il y a une séparation entre Wallons et Flamands, elle sera pacifique»

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par Hélène Despic-Popovic
publié le 11 juin 2007 à 7h00

Le chrétien-démocrate flamand Yves Leterme, arrivé en tête de la législative dimanche, a de nouveau plaidé pour une réforme de l'Etat. Avant le scrutin, Libération avait demandé au philosophe Vincent de Coorebyter, directeur du Centre de recherche et d'informations socio-politiques  (Crisp) à Bruxelles, ce que signifiait une telle revendication.


Cette revendication est-elle nouvelle?

Nous aurions pu avoir une réforme sous la législature finissante. Un forum institutionnel avait été mis en place, mais il n'a jamais pu développer ses travaux. Il s'est réuni deux fois et ses travaux ont été interrompus au printemps 2005 par une négociation très tendue sur un sujet linguistique secondaire, celui de la circonscription électorale de Bruxelles-Hal-Vilvorde, la seule circonscription bilingue dont une partie s'étend sur la région unilingue flamande. La négociation a capoté alors qu'on était à deux doigts d'un accord. Dans ce contexte, on a décidé de ne pas négocier de réforme institutionnelle.

Ces élections vont-elles faire rebondir le différent entre Flamands et Wallons ?

L'idée d'avoir une nouvelle réforme de l'Etat est une idée ordinaire. Il y en a eu cinq entre 1970 et 2001. Les Etats fédéraux, qui sont des Etats complexes, revoient régulièrement leur architecture constitutionnelle. Il y a toutefois trois raisons de considérer que ce n'est pas aussi banal aujourd'hui.

La première est l'existence  en Flandre d'un fort parti séparatiste qui pèse sur les mentalités. La deuxième raison est que toutes les réformes sont allées dans une seule direction. On a donné aux entités fédérées (régions et communautés) certaines des compétences de l'Etat national, de plus en plus de pouvoirs. On n'en a jamais restitué à la Fédération. Le niveau national se vide au profit des régions. Comme on continue touj