Madrid de notre correspondant, Des paroles vont-elles enfin accompagner la musique solennelle de la Marcha Real, l¹un des rares hymnes ne pouvant être chantés ? Deux siècles et demi après sa création, les initiatives se multiplient pour en finir avec cette bizarrerie espagnole. La semaine dernière, le leader de l¹opposition de droite, Mariano Rajoy,, jette un pavé dans la mare : il proposait la mise sur pied d¹qu¹une commission parlementaire chargée de créer rédige des paroles «en deux ou trois mois». Gênés, les autres partis ne se sont guère prononcés. Seul le ministre socialiste des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, promet de «chanter l¹hymne avec passion et émotion» si un consensus se dégage. Depuis, nombre de voix, la plupart ultraconservatrices, poussent dans le même sens : des collectifs de citoyens, l¹archevêché de Tolède, des victimes du terrorisme d¹ETA. Sur Internet, certains groupes de droite proposent d¹ores et déjà un refrain : « Levez les bras au ciel/ Fils du peuple espagnol/ Qui de nouveau en vient à surgir/ Gloire à la Patrie.» Quatre langues. Il est pourtant improbable qu¹un accord se dégage tant le sujet est sensible. A droite, où on accuse Zapatero de vouloir «balkaniser l¹Espagne» (nouveaux statuts d¹autonomie aux régions, supposées concessions à ETA.), les symboles nationaux sont à la mode. Alors que les drapeaux sang et or sont de plus en plus présents dans les manifestations, on réclame des paroles hautement patriotiques pour la Marc
L'hymne espagnol cherche ses mots enchanteurs
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par François Musseau
publié le 13 juin 2007 à 8h17
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