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Portrait

Shimon Pérès président, la victoire d'un éternel perdant

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Ce Père fondateur a été élu hier par la Knesset à la présidence d'Israël.
publié le 14 juin 2007 à 8h19

Lui-même avait fini par ne plus y croire. Lauréat du prix Nobel de la paix mais éternel perdant des élections israéliennes, Shimon Pérès, figure clef de la vie politique depuis un demi-siècle, accède finalement à 83 ans à la présidence de la ­République. Symbolique. Il a été élu au second tour par les députés de la Knesset, resté seul candidat en lice après que ses deux challengers, l’un du Likoud, l’autre du Parti travailliste, eurent ­jeté l’éponge pour laisser la place à celui qui reste l’un des derniers Pères fondateurs de l’Etat hébreu. C’est une fonction essentiellement honorifique, mais cet octogénaire qui se fit «fâché avec la mort» compte bien redonner à cette fonction toute sa symbolique. Son prédécesseur Moshe Katzav, du Likoud, avait dû démissionner, éclaboussé par des scandales de mœurs et financiers. Lui se pose comme un rassembleur et surtout comme une incontestable autorité morale. S’il avait rejoint Kadima, le parti centriste créé par son vieux ­rival et ami Ariel Sharon, occupant dans l’actuel gouvernement la fonction de vice-Premier ministre, Shimon Pérès demeure avant tout une figure historique du sionisme travailliste. Mais il se voulait au-delà des clivages partisans. «J’ai appris de mon maître David Ben Gourion à toujours préférer l’Etat au parti», répétait-il volontiers tout au long de sa longue carrière politique.

Né à Vichnev (alors en Pologne, maintenant en Biélorussie) il a 11 ans lorsqu’il immigre en Palestine. Devenu à 29 ans directeur général du