Menu
Libération

Le Chinatown milanais en ébullition

Article réservé aux abonnés
Face à la présence grandissante de la communauté, les autorités tentent de réagir. A leur façon.
publié le 15 juin 2007 à 8h20

Milan envoyé spécial «Le travail est un droit de l’homme inviolable.» Près du château des Sforza, au cœur de Milan, le slogan a fait depuis quelques semaines son apparition sur nombre de vitrines. En lettres noires sur fond jaune et, presque étrangement, en italien. Car dans ce quartier historique les idéogrammes ont largement détrôné les caractères latins et même les publicités aux accents anglo-saxons. Au pied des petits immeubles colorés de trois ou quatre étages, aux cours intérieures au cachet lombard, l’heure est désormais aux boutiques chinoises, aux annonces en mandarin et à la colère. «Les Italiens du quartier disent qu’on ne les respecte pas et veulent nous mettre dehors. Nous, nous disons qu’ils ne respectent pas notre travail», s’agite Jun, jeune commerçant de fripes, un des rares à parler couramment l’italien. Un des seuls, aussi, à accepter de s’exprimer sur les affrontements de la mi-avril qui ont marqué le Chinatown milanais et surpris l’opinion publique italienne. Pendant trois heures, des dizaines de jeunes de la communauté, munis de drapeaux rouges, s’en sont violemment pris aux forces de l’ordre qui avaient, semble-t-il, confisqué la voiture d’une commerçante à la suite d’un contrôle policier. Bilan, au terme d’une bataille rangée : quatorze agents et une dizaine de Chinois blessés, des voitures saccagées, de nombreuses arrestations et même une note des autorités de Pékin souhaitant que l’Italie «règle avec équilibre» les problèmes en tenant compte «de