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Libération
Interview

«Pour Sarkozy, nous sommes un mouvement de libération»

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publié le 16 juin 2007 à 8h21

Bogotá envoyé spécial

Rodrigo Granda est considéré comme le «ministre des Affaires étrangères» de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie. Les Farc (qualifiées d'organisation terroriste par l'Union européenne) retiennent la Franco-Colombienne et 56 autres otages. Le 4 juin, le président colombien, Alvaro Uribe, à la demande de Nicolas Sarkozy, a libéré Rodrigo Granda, arrêté en décembre 2004. L'Elysée espère débloquer le dossier de la libération des otages (la guérilla réclame en échange la libération de 500 prisonniers). Mais les Farc ont répondu que c'était à elles seules de désigner un éventuel intermédiaire. Elles utilisent aussi cette libération comme instrument de propagande, estimant que la France accorde une certaine reconnaissance à leur mouvement. Craignant pour sa vie, Granda est hébergé au siège de la Conférence épiscopale colombienne, à Bogotá, où Libération l'a rencontré vendredi.

Pourquoi Nicolas Sarkozy a-t-il demandé votre libération ?

C'est une question que je me pose moi-même. Et que se pose mon organisation. La seule réponse que je vois, c'est qu'il est arrivé à la conclusion que ni moi ni les Farc ne sont des terroristes ou des narcotrafiquants. Que nous sommes un mouvement de libération nationale avec lequel il faut compter pour trouver une solution au conflit. Sarkozy est un homme avisé qui a compris qu'il existe deux parties bien définies dans ce conflit, l'Etat colombien et l'insurrection des Farc. Aujourd'hui, tout le m