Londres de notre correspondante
«Mauvais pour la Grande-Bretagne. Mauvais pour la liberté universitaire. Mauvais pour les Palestiniens. Mauvais pour la paix.» C'est ainsi que 250 chercheurs britanniques ont dénoncé la proposition de boycott des facultés israéliennes par le Syndicat des collèges et des universités (UCU). Sur une pleine page publiée dans le quotidien The Times il y a une semaine, ils ont appelé les 120 000 membres du syndicat à un nouveau vote. «Une petite minorité de 250 membres du congrès a pris en otage l'UCU, s'est enflammé lord Robert Winston, spécialiste de la fertilité et signataire de la pétition. Ce n'est pas l'opinion de la majorité des académiciens britanniques et ce n'est certainement pas la nôtre.»
Le 30 mai, réuni en assemblée annuelle, l'UCU décide de sanctionner Israël, accusé de restreindre l'accès à l'éducation des Palestiniens. Les check-points et les couvre-feux, qui limitent les déplacements des étudiants et des enseignants, les descentes sur les campus, sont dénoncés. Par 158 votes contre 99, l'UCU décide d'ouvrir le débat. Durant l'année, des universitaires palestiniens seront appelés à exposer leurs conditions de travail à leurs confrères britanniques avant que l'UCU ne se prononce sur la mise à l'index ou non du système éducatif israélien.
Conférences. Une erreur de cible, affirme Yaron Ezrahi, politologue à l'université hébraïque de Jérusalem. «Les universitaires sont en majorité opposés à l'occupation