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Libération

Ramallah, ville refuge pour les militants du Fatah en fuite

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Les membres du parti du président Abbas craignent une «purge» du Hamas.
publié le 20 juin 2007 à 8h25

Ramallah envoyée spéciale

Le hall de l'hôtel Grand Plaza de Ramallah a des allures de camp de réfugiés de luxe. Sous une coupole ornée d'angelots souriants, les mégots s'accumulent dans les cendriers, les sonneries des téléphones portables ne cessent de retentir et des groupes d'hommes discutent à voix basse. Comme ses voisins, une jeune femme fume cigarette sur cigarette, assise dans un des profonds fauteuils. Samira al-Tayeh travaillait jusqu'à la semaine dernière à Gaza pour le secrétariat général du président palestinien, Mahmoud Abbas.

Monstres. Entre deux conversations avec l'un de ses téléphones portables, elle reprend le fil de son récit : les tirs qui se rapprochent dans la nuit, les hommes armés du Hamas qui forcent la porte de son appartement, au 9e étage d'une tour du centre-ville de Gaza et tirent une rafale de mitraillette dans le portrait de son mari, les menaces, les insultes, son départ précipité, ses bijoux cachés dans ses sous-vêtements de peur que les hommes armés du Hamas ne les lui arrachent à un de leurs barrages, et, comble de l'ironie, la «politesse» des soldats israéliens à Erez, le principal point de passage entre Israël et la bande de Gaza, qui vérifient rapidement son permis de passage et lui offrent de l'eau et de la nourriture.

Soudain son visage se durcit. Un de ses voisins vient de l'appeler. «Ce sont des monstres. Ils [les membres de la force exécutive, le service de sécurité du Hamas, ndlr] viennent d'entrer chez moi. La seule