«Si un homme enveloppé d'explosif lance des attaques pour défendre l'honneur du prophète Mahomet, alors elles sont justifiées» : tel fut le commentaire, lundi, du ministre pakistanais des Affaires religieuses après l'anoblissement de l'écrivain Salman Rushdie par la reine d'Angleterre. Le ministre s'est finalement repris, expliquant que cette décision risquait, selon lui, d'alimenter le terrorisme. Salman Rushdie est devenu célèbre en 1989 lorsque son livre les Versets sataniques lui a valu une fatwa de l'ayatollah Khomeini, Guide de la révolution en Iran, qui réclamait son exécution pour «blasphème» envers l'islam et «apostasie». Réfugié en Angleterre, il a dû vivre caché et sous protection pendant des années, alors que la controverse sur son livre déclenchait de violentes réactions (lire encadré).
«Flammes». L'hommage rendu à cet écrivain britannique d'origine indienne, honoré samedi du titre de chevalier pour «ses services à la littérature», est en tout cas considéré au Pakistan comme une provocation délibérée contre les musulmans. Le Parlement a passé lundi une résolution «exigeant le retrait du titre de chevalier» de Salman Rushdie, et le représentant du Royaume-Uni à Islamabad a même été convoqué hier au ministère des Affaires étrangères. Des manifestants ont brûlé des portraits de la reine d'Angleterre et scandé «Tuez Rushdie !» dans plusieurs villes du pays. Maulana Fazlur Rehman, leader de l'opposition à l'Asse