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Libération
Reportage

Aux portes de Gaza, l'Egypte craint l'effet domino

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Plus que jamais, Le Caire est tenu de poursuivre sa médiation entre le Hamas et Israël.
publié le 22 juin 2007 à 8h27

Le Caire

de notre correspondante

Des miliciens du Hamas patrouillant en maîtres dans la bande de Gaza. L'image, qui tourne sur les chaînes satellitaires arabes, désespère l'Egypte. Depuis des années, Le Caire joue les pompiers, étouffant régulièrement les cendres d'un brasier palestinien prêt à flamber à sa frontière. Sauver une trêve, arracher un cessez-le-feu, orchestrer des négociations : son habileté à maintenir, parfois in extremis, un semblant de calme dans la bande de Gaza lui a longtemps permis de conserver un rôle essentiel au Proche-Orient et de rester un allié privilégié des Etats-Unis, forcés de mettre en sourdine leurs pressions démocratiques.

«L'Egypte a échoué, mais au même titre que le reste de la communauté internationale, car elle n'a pas été capable de pousser à la création de véritables institutions en Palestine qui auraient pu protéger les Palestiniens de ce qui leur arrive aujourd'hui», souligne le politologue Amr Choubaki. Les réseaux habilement entretenus par Omar Suleiman, le chef des services de renseignements égyptiens et maître d'oeuvre des médiations interpalestiniennes, ont pourtant montré leurs limites.

Pour avoir administré la bande de Gaza jusqu'en 1967, l'Egypte en a longtemps maîtrisé les subtilités. Chargée de la réorganisation des services de sécurité, en particulier de la garde présidentielle, elle a joué les clans, placé ses pions. Elle a su calmer les querelles entre factions tout en continuant à faire le lien avec les Israéliens.