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Libération

Bavures dénoncées en Afghanistan

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Un collectif d'ONG critique l'action des forces de la coalition.
publié le 23 juin 2007 à 8h28

C'est un déluge de feu qui est tombé au milieu de la nuit sur le village d'Adam Khan, dans la province instable du Helmand (sud-ouest), fief des talibans en Afghanistan. Une riposte de l'Otan, après l'attaque d'un de ses ­convois dans la zone, qui visait une trentaine de rebelles cachés dans un bâtiment.

Officiellement, une vingtaine d'entre eux ont été tués, mais l'aviation a aussi «bombardé par erreur deux ou trois maisons civiles, tuant 25 personnes, parmi lesquelles 9 femmes, 3 bébés et le mollah du village», selon la police locale. Le secrétaire général de l'Otan a demandé, vendredi, l'ouverture d'une enquête. Ces «dommages collatéraux» s'ajoutent à la liste de plus en plus longue des victimes civiles des forces étrangères qui, face à un regain de violence dans le sud, tentent d'écraser la guérilla talibane dans plusieurs régions.

Ces opérations brutales inquiètent sérieu­sement les humani­taires. L'organisation Acbar, qui coordonne une centaine d'ONG, a vivement dénoncé la responsabilité des forces internationales et afghanes dans «la mort d'au moins 230 civils, dont 60 femmes et enfants» ­depuis le début de l'année. Le collectif, qui vise plus particulièrement les militaires américains, a condamné l'usage ­disproportionné et sans discernement de la force avec «des bombardements, des attaques indiscriminées dans des zones peuplées, en l'absence de cibles claires», qui violent les lois internationales. Cette violence aveugle «c