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Libération

L'ébauche d'une Europe à deux vitesses

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L'art de concilier les réticences des uns avec la volonté d'intégration des autres.
publié le 23 juin 2007 à 8h28

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

L'intransigeance de Tony Blair, au cours de ce sommet, a démontré une nouvelle fois que l'Europe ne pouvait plus espérer avancer d'un même pas à vingt-sept et bientôt à plus de trente Etats membres. Alors même que le Premier ministre britannique est l'un des plus «européens» qu'Albion ait produit depuis longtemps, et alors qu'il avait estimé, lors de sa signature en octobre 2004, que le traité constitutionnel était le texte le plus favorable aux intérêts britanniques, il n'a pas hésité une seconde à se renier en multipliant des «lignes rouges» qui videraient de sa substance le futur «traité simplifié».

Dérogatoire. Tony Blair - et surtout son successeur désigné Gordon Brown, nettement plus eurosceptique - ne veut plus, en réalité, de nouvelles extensions de compétences de l'Union. La Grande-Bretagne est prête à améliorer le fonctionnement quotidien des institutions (Commission, Parlement européen, Conseil des ministres), mais pas question d'étendre le vote à la majorité qualifiée à de nouveaux domaines, en particulier à l'espace judiciaire commun, au risque d'interdire tout progrès en ce domaine. Ce qui se profilait donc, vendredi après-midi, est la mise en place d'un régime d'«opting out» généralisé pour le Royaume-Uni. Ce dernier ne sera pas lié par les politiques dont il ne veut pas. Ce régime dérogatoire est déjà le sien pour l'euro mais aussi pour les questions de sécurité intérieure (en particulier S