Pour la première fois depuis la fin de la guerre entre les deux pays, en 1975, un chef d'Etat vietnamien est en visite aux Etats-Unis. A l'issue de ce séjour, le président Nguyen Minh Triet devait être reçu, vendredi, à la Maison Blanche par George W. Bush. Cette rencontre illustre le renforcement des relations économiques et diplomatiques entre les deux ex-belligérants, qui n'ont renoué des relations officielles qu'en 1995. Un rapprochement toutefois entaché par le passif en matière de droits de l'homme du Vietnam communiste. La répression des dissidents a en effet repris de plus belle après son entrée à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en janvier dernier. Amnesty International a exhorté Bush à «affirmer fermement et clairement au gouvernement vietnamien que les mauvais traitements infligés aux citoyens sont inacceptables pour les Etats-Unis». La libération, cette semaine, de deux dissidents, le journaliste Nguyen Vu Binh et l'avocat Le Quoc Quan, pourrait apaiser le climat. Lors d'une conférence à New York, le président vietnamien a toutefois expliqué que des personnes étaient arrêtées au Vietnam «non pas du fait de leurs opinions politiques mais parce qu'elles avaient commis des actes contraires à la sécurité nationale».
Mais, «business is business», les deux pays ont signé jeudi un pacte commercial et d'investissement, prélude à un accord complet de libre-échange. Cette visite pourrait aussi être l'occasion de signer de nombreux