Buenos Aires
de notre correspondant
La capitale argentine n'a jamais été péroniste et elle le confirme une nouvelle fois. Mauricio Macri, le candidat de la droite néolibérale, a remporté dimanche avec 61 % des voix le second tour des élections contre Daniel Filmus, ministre de l'Education du gouvernement de Nestor Kirchner, et accède ainsi au poste de gouverneur. Ce succès propulse le président du PRO (Proposition républicaine) à la tête d'une opposition morcelée, puisque le Parti radical, habituel challenger du péronisme, semble en voie d'extinction.
Le «Tapie argentin». Fils du richissime et controversé industriel Franco Macri, député national pour la ville de Buenos Aires depuis 2005, Mauricio Macri est surtout connu comme président du club de football Boca Juniors depuis 1995. Une équipe couvée par l'idole nationale Diego Maradona et qui vient de remporter il y a quelques jours sa sixième Copa Libertador, l'équivalent de la Coupe d'Europe des clubs. Actionnaire de plusieurs entreprises, dans l'immobilier, l'agriculture ou l'industrie mécanique, à la une des magazines de coeur pour ses déboires amoureux, Mauricio Macri est un peu le Bernard Tapie argentin même s'il n'en a pas la gouaille ! Cet ingénieur de 48 ans est plutôt réservé. Il a d'ailleurs eu l'habileté de choisir Gabriela Michetti comme vice-gouverneur, une jeune femme de 41 ans dont le profil à la fois plus moderne et plus social lui a permis de séduire une frange de l'électorat de centre gauche