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Libération

Au Pakistan, les médias tapent sur le système de Musharraf

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publié le 27 juin 2007 à 8h31

Islamabad

de notre correspondante

«Une fois le génie libéré de sa lampe, il est­ ­impossible de l'y remettre», écrivait récemment l'éditorialiste d'un quotidien pakistanais. Il faisait allusion aux dernières tentatives autoritaires du général Musharraf pour mettre au pas les médias, qu'il avait lui-même «libérés» depuis 2002 en autorisant pour la première fois dans le pays la création de chaînes de télévision privées. Alors que le général, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 1999, affronte une crise majeure, ces mauvais génies se retournent contre lui, n'hésitant plus à couvrir les manifestations antigouvernement, qui se succèdent depuis le mois de mars.

Menaces. La semaine dernière, la diffusion de trois chaînes de télévision a été mystérieusement suspendue durant deux jours, alors que des milliers d'opposants défilaient en province. Musharraf a ensuite émis un décret donnant les pleins pouvoirs à l'organisme de contrôle des médias, le PEMRA, pour saisir les équipements d'une chaîne de télévision, fermer ses installations et annuler sa licence en cas de non-respect des lois en vigueur. Malgré l'interdiction récente de se rassembler en public, les journalistes ont immédiatement manifesté, certains portant des cadenas sur la bouche pour dénoncer la censure. Devant le tollé général, le décret a finalement été annulé samedi. A la condition que les chaînes présentent au plus vite un «code de conduite» pour en finir avec «les critiques contre l'ar