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Libération

Un «euro-réticent» succède à un «euro-contrarié»

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Blair, qui a déçu les espoirs européens, laisse la place à Brown, moins favorable que lui à la cause de l'Union.
publié le 27 juin 2007 à 8h31

Victorieux! C'est ainsi que Tony Blair est sorti du sommet européen de Bruxelles, samedi matin, à l'aube. Devant un parterre de journalistes, le Premier ministre s'est déclaré fier d'avoir tenu bon sur quatre fronts décisifs. Parmi eux, le refus d'une charte des droits fondamentaux susceptible de modifier le code du travail britannique, notamment la loi sur le droit de grève. Mais aussi, la conservation du droit de veto sur le terrain des impôts et des allocations, ou l'exemption de la participation aux initiatives communes dans le domaine judiciaire et policier. Enfin, Blair avait, quelques jours avant la réunion, tracé une ultime ligne rouge en s'opposant fermement à la création d'une entité susceptible de «supplanter la politique étrangère britannique». Le titre de ministre des Affaires étrangères a donc été abandonné pour un plus consensuel «Haut représentant pour l'Union pour les Affaires étrangères et la Sécurité».

«Miracle». Fort de ces victoires, Tony Blair s'est offert une sortie en beauté de la scène européenne. Du moins aux yeux des Britanniques. Car, pour ses voisins, il n'a fait, en dix ans de règne, que renier ses convictions européennes initiales. Son but ? Maintenir sa cote de popularité au plus haut dans un pays largement gagné à l'euroscepticisme.

Pourtant, lorsqu'il était arrivé à la tête du pays en 1997, ses voisins du continent avaient cru au «miracle». Europhile convaincu et francophone aguerri, Tony Blair paraissait être le dirigean