Hongkong
envoyée spéciale
Dix ans après. Le drapeau de la république populaire de Chine flotte non loin de la statue de la reine Victoria, dans le parc du même nom en plein centre-ville. C'est de là que chaque 4 juin partent des milliers de manifestants, toutes banderoles dehors, pour commémorer les massacres de Tiananmen et conspuer le gouvernement de Pékin. Là que le 1er juillet les militants démocrates célébreront l'anniversaire de la rétrocession aux cris si souvent poussés de «nous voulons la démocratie». Le président de la République populaire, Hu Jintao, présidera les cérémonies (lire ci-contre) sur la célèbre baie pour montrer dans les feux d'artifice que la page de la décolonisation est définitivement tournée.
Satellite. Sur King's Road, les publicités Rolex sont en mandarin, les taxis roulent à gauche et les Hongkong dollars s'écoulent dans les magasins de luxe. Le Queen's Day n'est plus férié, mais Hongkong, sur ce point, a gagné au change : les 1er octobre, date de la fondation de la République populaire, et les 1er juillet, anniversaire de la rétrocession, sont jours chômés. Le dimanche, les terrains de cricket sont bondés, les églises débordent de fidèles. Donald Tsang, l'homme au noeud papillon, ne rate jamais une messe. Ce pur produit de la méritocratie britannique a été anobli par le prince Charles et choisi par le Parti communiste chinois pour diriger l'exécutif de Hongkong. «Notre identité nationale n'a jamais été aussi forte», vi