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Libération

La CIA dévoile prudemment ses «bijoux de famille»

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L'agence déclassifie un dossier sur les opérations sales des années 50-60.
publié le 28 juin 2007 à 8h33

New York

correspondance

Le repentir n'existe pas seulement en peinture, mais aussi chez les barbouzes. En rendant public, mardi soir, plus de 700 pages de documents secrets, la CIA a voulu, en quelque sorte, faire amende honorable de son passé trouble. Ce trésor de mémos et de notes internes - surnommés «les bijoux de famille» - provient pour l'essentiel d'un dossier commandé en 1973 par James Schlesinger, alors directeur de l'agence, qui s'inquiétait de l'implication de ses ouailles dans le scandale du Watergate. Le patron des espions soupçonnait, à juste titre, qu'un certain nombre d'opérations menées dans les années 50 et 60 violaient la charte de la CIA. L'actuel directeur, Michael Hayden, a justifié la déclassification de ces documents au nom «du contrat social de l'agence avec les Américains», soulignant que cela devait également servir à rappeler «que l'agence avait fait des choses qu'elle n'aurait jamais dû faire».

Roue libre. Un euphémisme assez faiblard au regard de ce qui est révélé par les documents : tentatives d'assassinats de chefs d'Etat, surveillance illégale de citoyens et de journalistes, emprisonnements abusifs, essais thérapeutiques hors normes. Même si, pour les historiens, ces squelettes dans le placard ne sont pas vraiment nouveaux - de nombreuses fuites ainsi que la commission Church de 1975 avaient déjà levé le voile sur l'essentiel -, la lecture de ces centaines de pages se parcourt comme le récit d'une instit