Menu
Libération

Sarkozy s'invite dans l'élection turque

Article réservé aux abonnés
Le ralentissement des négociations avec l'UE renforce les nationalistes.
publié le 30 juin 2007 à 8h35

C'est un pavé dans la mare alors que la Turquie s'apprête à aller aux urnes, le 22 juillet, pour des élections législatives cruciales. La décision française de bloquer l'ouverture, le 26 juin, d'un des trois nouveaux chapitres de négociations avec l'Union européenne fragilise le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, issu du mouvement islamiste, qui a fait, au moins en parole, de l'Europe sa grande priorité.

Le gouvernement n'a pas réagi, sinon a minima, affirmant par la voix d'Ali Babacan, ministre pour les Affaires européennes, que «les justifications techniques données par Bruxelles ne sont pas satisfaisantes». Le chapitre bloqué est celui sur l'union économique et monétaire. «On ne veut pas d'une crise supplémentaire», explique un diplomate turc. Mais la préoccupation n'en est pas moins réelle. Si elles savaient le candidat Nicolas Sarkozy clairement hostile à la poursuite des négociations, les autorités d'Ankara espéraient qu'il saurait se montrer plus pragmatique une fois à la présidence.

«C'est un signal clair de la volonté française d'une réorientation des relations entre la Turquie et l'UE, et, en le faisant maintenant, en un moment très sensible, Paris montre qu'il ne se soucie guère des contrecoups pour la crédibilité des réformistes proeuropéens turcs», s'indigne Cengiz Aktar, spécialiste des questions européennes.

Cette nouvelle rebuffade ne peut que donner des arguments aux «souverainistes» de gauche et aux nationali