Varsovie
de notre correspondante
Rien ne va plus dans les relations entre Berlin et Varsovie depuis le dernier sommet européen. En début de semaine dernière, le Premier ministre polonais, Jaroslaw Kaczynski, a comparé l'Allemagne d'Angela Merkel à celle de la montée d'Adolf Hitler dans les années 30. Sa ministre des Affaires étrangères, Anna Fotyga, a remis de l'huile sur le feu en accusant la presse allemande d'être à l'origine «d'une attaque massive contre la Pologne».
«Contradiction».«Les frères Kaczynski jouent sur des ressentiments antiallemands pour des raisons de politique intérieure», explique Beata Ociepka, politologue de l'université de Wroclaw et spécialiste des relations entre les deux pays. Cette position soude les nouvelles élites politiques conservatrices, nationalistes et ultracatholiques de la Pologne au pouvoir. Mais elle fait fi des très bonnes relations entre les deux sociétés, des échanges entre les jeunes, des programmes éducatifs et universitaires très intenses. «La politique antiallemande des Kaczynski est en nette contradiction avec les rapports entre les deux sociétés», souligne Piotr Buras, politologue et expert des relations germano-polonaises. «Les sondages d'opinion montrent bien que les Polonais éprouvent des sentiments de plus en plus positifs à l'égard des Allemands, et inversement», souligne-t-il.
Cette intensification des contacts est le fruit d'un long travail de réconciliation initié par les évêqu