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Libération

Madrid : fin du procès-fleuve des attentats d'Atocha

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Les 28 accusés risquent plus de 300 000 années de prison. Verdict en octobre.
publié le 3 juillet 2007 à 8h38

Madrid

de notre correspondant

Après quatre mois et demi d'audience, le méga procès sur les attentats du 11 mars 2004 à Madrid, qui ont fait 191 morts, touche à sa fin. Le verdict a été mis hier en délibéré, au moins jusqu'à octobre. Les 28 accusés encourent des peines atteignant un total cumulé de 311 865 années de prison - dans la pratique, la justice espagnole établit un plafond maximum de quarante ans, même pour «les actes terroristes».

Motivations. Plus de trois ans après le plus grand attentat jamais perpétré en Espagne, ce procès géant aura au moins permis de tirer deux conclusions : la première écarte toute participation de l'organisation terroriste basque ETA - à l'inverse de ce que soutient toujours une partie de la droite espagnole. L'autre certitude tient aux motivations des terroristes qui, ce matin-là, ont fait exploser dix bombes dans quatre trains de banlieue autour de la gare d'Atocha: inspirés par Al-Qaeda, les auteurs voulaient se venger du gouvernement de José Maria Aznar qui avait soutenu Bush en Irak. Trois jours plus tard, le 14 mars 2004, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero battait la droite à la surprise générale et ordonnait le retrait des troupes espagnoles - comme il l'avait promis lors de sa campagne électorale.

Les policiers avaient rapidement remonté la filière. Aidés par des mineurs espagnols à la retraite (qui fourniront les explosifs), les poseurs de bombe étaient des délinquants marocains vivant du trafic de hachisch