«La Russie partage nos inquiétudes concernant le programme nucléaire iranien», a affirmé hier George W. Bush lors d'une conférence de presse conjointe avec Vladimir Poutine, invité durant deux jours dans la propriété familiale des Bush à Kennebunkport, dans le Maine. Une déclaration qui ne saurait faire oublier les antagonismes qui, au terme leurs discussions informelles, persistent entre les deux hommes. Ce «sommet du homard», (ainsi baptisé en raison de la spécialité culinaire locale), avait avant tout pour but d'apaiser le climat de quasi-guerre froide qui s'est dernièrement instauré entre les deux pays. Si, selon Bush, Poutine a reconnu la nécessité «d'envoyer un message commun de fermeté» à l'Iran, le président américain n'a pas indiqué si son homologue soutiendrait sa proposition de sanctions renforcées au Conseil de sécurité de l'ONU.
Au-delà de ce consensus minimal, les deux hommes n'ont pu se réconcilier sur la question du bouclier antimissile américain en Europe, principale raison de la dégradation des relations russo-américaines. Poutine reste farouchement opposé au projet d'installation, d'ici à 2012, de sites de défense en République tchèque et en Pologne. Si Washington n'a eu de cesse de répéter que ce dispositif visait à se protéger des «Etats-voyous», tels l'Iran et la Corée du Nord, la proximité de ces armes est intolérable aux yeux de Moscou. Le Kremlin a menacé de rediriger ses propres missiles vers l'Europe. Le mois dernier, Po