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Libération

George Bush gracie un condamné et ami

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Lewis Libby avait divulgué l'identité d'une espionne.
publié le 4 juillet 2007 à 8h39

New York

correspondance

C'est l'évasion de l'année ! Cinq heures seulement après avoir reçu son ­matricule et sa convocation pour incarcération, Lewis Libby, alias «Scooter», ex-chef de cabinet du vice-président des Etats-Unis, Dick Cheney, a vu lundi soir sa peine de trente mois de prison s'évanouir. Le président George W. Bush, à peine revenu de ses agapes au homard avec Vladimir Poutine, a rayé d'un coup de plume la condamnation de l'ancien conseiller de la Maison Blanche qui avait choisi de mentir à la Justice plutôt que de laisser une vilaine affaire éclabousser ses chefs.

Fuites. Libby, en bon petit soldat, avait, en 2003, balancé à la presse l'identité de l'espionne de la CIA Valerie Plame afin de salir la réputation de son mari, l'ambassadeur Joseph Wilson. Ce dernier avait dénoncé, preuves à l'appui, les mensonges de l'administration sur de soi-disant achats d'uranium au Niger par Saddam Hussein. Puis, une fois l'enquête diligentée sur ces fuites, «Scooter» avait menti au procureur pour éviter qu'il ne remonte jusqu'au probable commanditaire de cette opération d'intoxication, Dick Cheney lui-même. Divulguer l'identité d'un(e) espion(ne) est un crime aux Etats-Unis.

Après plusieurs années d'investigation et quelques semaines d'un procès ultramédiatique, le juge avait rendu son verdict début juin : obstruction à la justice, trente mois de prison et 250 000 dollars d'amende (183 000 euros). Plus une leçon de morale : les représentants de l'Etat ont