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Libération

Japon : nouvelle démission au gouvernement

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Le ministre de la Défense avait fait scandale en justifiant Hiroshima.
publié le 4 juillet 2007 à 8h39

Tokyo

de notre correspondant

L'épreuve du pouvoir s'apparente de plus en plus à un calvaire pour le Premier ministre Shinzo Abe. Déjà au plus bas dans les sondages à la veille d'élections sénatoriales, il se serait bien passé des déclarations de Fumio Kyuma, son ministre de la Défense jusqu'à hier. Ce dernier a été contraint à la démission après avoir justifié, ce week-end, les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki, les qualifiant d'«inévitables».

Ses propos ont profondément scandalisé les 260 000 hibakusha (les survivants des deux bombes atomiques) et provoqué un tollé dans la classe politique comme dans le pays. Kyuma était aussi la bête noire de George W. Bush et du vice-président américain Dick Cheney. L'hiver dernier, il avait critiqué la politique des Etats-Unis en Irak et qualifié d'«erreur» leur occupation du pays. Impardonnable ! En visite à Tokyo, en février, Cheney avait refusé de le rencontrer. Un affront mal vécu par le Premier ministre, Shinzo Abe. Pour remplacer Kyuma à la tête du ministère de la Défense - créé début janvier, en lieu et place de l'agence de Défense, fondée en 1954 -, Abe a nommé une femme, la première à occuper un tel poste. Yuriko Koike, ex-présentatrice ­vedette du petit écran et ex-ministre de l'Environnement, a aussi été conseillère en sécurité nationale.

Il n'est pas sûr que cela suffise à ramener la confiance envers l'équipe au pouvoir. Ce qui est devenu au Japon «la gaffe de la bombe A» est le