Alan Johnston, le journaliste britannique enlevé le 12 mars à Gaza, a été libéré dans la nuit du 3 au 4 juillet. A 45 ans, le correspondant de la BBC est apparu les traits tirés et amaigri, mais en bonne santé. Seul journaliste de la presse occidentale en poste à Gaza, il a été pris en otage par l'Armée de l'islam, un groupe peu connu d'extrémistes palestiniens, derrière lequel se trouve la famille Doughmouch, à la tête de l'un des clans armés de Gaza. Alan Johnston a déclaré ne pas avoir subi de tortures. Il est resté enchaîné pendant vingt-quatre heures, au cours de ses cent quatorze jours de détention, la plus longue jamais subie par un étranger à Gaza. Il a dit avoir été «un peu» frappé une demi-heure avant sa libération, négociée par le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis le 15 juin.
«Enterré». Arabophone, en poste à Gaza depuis avril 2004, Alan Johnston a évoqué une «expérience épouvantable». Pendant près de quatre mois, il a été détenu dans quatre lieux, la plupart du temps dans «une pièce sombre» où il s'est senti «enterré vivant». Peu nourri, tombé malade, il a été autorisé à écouter la BBC au bout de deux semaines de détention. Ce lien avec l'extérieur lui a permis de lutter contre l'isolement. Il a pu suivre «l'extraordinaire soutien» pour sa libération, des manifestations organisées de New York à Pékin, ainsi qu'une pétition sur Internet qui a rassemblé 200 000 signatures - «deux fois le stade de Wembley»,