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Libération

En Chine, un opposant à la stérilisation battu en prison

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La femme d'un célèbre dissident aveugle dénonce les violences qu'il a subies.
publié le 9 juillet 2007 à 8h43

Pékin

de notre correspondante

Sur son tee-shirt blanc, la photo d'un bel homme souriant derrière ses lunettes noires. Le portrait de son mari, l'avocat aveugle Chen Guangcheng, condamné en août à une peine de quatre ans et trois mois de prison pour avoir dénoncé la politique de stérilisation forcée dans sa province du Shandong, à l'est de la Chine.

«Complice». Chen, 35 ans, officiellement emprisonné pour «troubles à l'ordre public», est l'icône de nombreuses associations de droits de l'homme. En atteste le courrier considérable que reçoit sa femme, Yuan Wei Jing, par l'intermédiaire de ses avocats pékinois. Les lettres, affranchies aux Etats-Unis, en France ou en Australie, s'empilent par centaines, illisibles pour cette jeune institutrice provinciale jusque-là coupée de tout contact avec l'Occident. Elle en fait des liasses, qu'elle range à côté de sa pile de tee-shirts. Assignée à résidence dans son village, cloîtrée dans son appartement avec les deux enfants, un garçon et une fille, qu'elle a eus avec Chen, en dépit de l'intraitable politique de l'enfant unique, elle continue de se battre comme elle peut.

Il y a quelques jours, la photo de son homme sur la poitrine et sa fille de deux ans sur le dos, elle a déjoué la surveillance de ses gardiens, postés en permanence au bas de son immeuble. Elle a escaladé trois murs et a pris un train pour la capitale, afin de voir les avocats de son mari. «Chen m'a dit de le faire. Il a peur qu'il m'arrive quelque ch