Tokyo
de notre correspondant
«Enfin !» s'exclame, dans son bureau n° 318 de la Chambre des conseillers, Tadashi Inuzuka, sénateur du Minshuto (Parti démocrate). «Le Japon est enfin membre de la Cour pénale internationale (CPI)», le tribunal de La Haye (aux 104 nationalités) chargé de juger les génocides, crimes de guerre et crimes contre l'humanité. «C'est un succès pour ceux et celles qui ont lutté à mes côtés depuis sept ans. C'est un moment clé pour le Japon.»
A Tokyo, aidé par des députés de tous bords, des diplomates et des ONG, Inuzuka a obtenu du Parlement qu'il ratifie, le 27 avril, le traité de la CPI. «Ce n'était pas gagné, jure une assistante parlementaire. En séance, la première fois, quand le sénateur Inuzuka a expliqué pourquoi le Japon devait rejoindre la Cour pénale internationale, des parlementaires ont demandé ce que c'était ! Ils n'en avaient jamais entendu parler.» A 52 ans, Tadashi Inuzuka s'est bâti une image d'homme de rupture. Il parle l'anglais, et d'autant mieux français que son épouse est française. A chaque élection, il fait campagne à l'américaine. Il multiplie les discours dans les universités et utilise l'Internet et son blog pour communiquer. Au Parlement, son look détonne. Pas de cravate pour le sénateur, qui préfère les costumes type Mao.
«Idoles». Originaire de la région de Nagasaki, Inuzuka n'est pas un fils de politicien. C'est un représentant de la société civile. Ses parents vivaient surtou