Berlin
de notre correspondante
Jamais, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne n'avait envisagé un tel renforcement de son dispositif répressif. Le ministre de l'Intérieur d'Angela Merkel, le très conservateur Wolfgang Schäuble, a créé un choc dans l'opinion et déchaîné de virulentes polémiques en présentant, dans un entretien à l'hebdomadaire Der Spiegel, sa conception d'une société plus sûre, grâce à un arsenal de mesures juridiques permettant de renforcer la lutte contre le terrorisme, après les attentats manqués de ces derniers jours en Grande Bretagne.
Exécution ciblée. «Si on trouvait la cachette de Oussama ben Laden et qu'on ait une décision à prendre à ce sujet, la question de la légalité d'une telle décision serait totalement ouverte en Allemagne, faute de textes adéquats», a notamment déclaré le ministre de l'Intérieur affirmant qu'il faut «créer un cadre juridique qui nous donne la liberté nécessaire pour lutter contre le terrorisme». Berlin estime la question d'autant plus urgente que le pays - jusqu'à présent épargné par le terrorisme - serait aujourd'hui aussi menacé, du fait de l'engagement militaire en Afghanistan. On évoque donc l'exécution ciblée de suspects ou l'introduction d'un délit pour complot comme aux Etats-Unis ainsi que l'internement préventif des personnes mettant en danger la sécurité nationale ou l'interdiction de communiquer par Internet ou téléphone portable pour les personnes non expul