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Libération

Le difficile adieu aux armes des talibans afghans

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publié le 10 juillet 2007 à 8h44

Kandahar

(Afghanistan) envoyé spécial

Quelques mesures de la Lettre à Elise. A Kandahar, la sonnerie a quelque chose d'ironique. Elle émane du téléphone portable de mollah Zaher Akhound qui, comme tout chef militaire des talibans, n'aime sans doute ni la musique ni les femmes. Mais le religieux a d'autres soucis. Il trouve sa vie difficile depuis qu'il a quitté il y a un an la rébellion, profitant de l'offre de la commission gouvernementale de réconciliation - qui tente d'obtenir la reddition des combattants islamiques en leur accordant le pardon. «L'argent qu'elle m'a donné est très insuffisant. Et puis, elle ne m'a pas trouvé une bonne cachette où je peux demeurer en sécurité de façon permanente», se plaint-il.

Mal protégés. «C'est vrai, nous n'avons qu'un budget très faible, confirme Hekmatullah Modjadeddi, le chef de cette commission pour Kandahar. C'était pourtant les deux principales conditions posées par les chefs talibans pour se rendre : avoir de l'argent et des maisons sûres.» La ville, naguère capitale des talibans, vit aujourd'hui au rythme de plusieurs attentats par semaine, même les bureaux de cette organisation demeurent assez mal protégés. Une situation pour le moins paradoxale : Kaboul bénéficie de fonds considérables de la communauté internationale dans sa lutte contre les guérilleros mais n'en dépense guère pour les repentis.

Agé de 48 ans, mollah Zaher, un barbu maigre, volontiers souriant, fut l'adjoint de mollah Ib