Le bras de fer se durcit entre les Occidentaux et la Russie sur le Kosovo, province du sud de la Serbie peuplée en majorité d'Albanais de souche, placée sous tutelle internationale depuis juin 1999. Le Premier ministre kosovar, Agim Ceku, a appelé hier les Etats-Unis, les Occidentaux et les Nations unies «à donner au plus vite un calendrier clair et à fixer une date pour le statut final du Kosovo».
Les quelque 2 millions d'Albanais de souche (90 % de la population) exigent l'indépendance, mais Belgrade tient à conserver une souveraineté même formelle sur cette province qu'elle considère comme le berceau de son histoire. La communauté internationale avait décidé de laisser cette question en suspens lors du retrait des forces serbes.
Le Premier ministre kosovar a insisté sur «une nouvelle approche du dossier», en raison de l'obstruction de Moscou au Conseil de sécurité. Les Russes répètent depuis des mois qu'ils s'opposeront à tout statut pour le Kosovo qui ne soit à la fois accepté par les Albanais et les Serbes. «Une décision n'est possible que sur la base d'un accord des deux parties concernées», a répété hier le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, réagissant aux rumeurs sur un compromis entre Moscou et les Occidentaux, par exemple sur une prolongation des pourparlers directs entre Serbes et Albanais. Moscou a bloqué, ces dernières semaines, tous les projets de résolution fondés sur le rapport du médiateur de l'ONU, Matti Ahtisaari. L'