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Libération

La Mosquée rouge, au coeur du pouvoir pakistanais

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Depuis sa radicalisation en 1977, elle a toujours été protégée par les autorités.
publié le 11 juillet 2007 à 8h45

L'histoire de la Mosquée rouge symbolise les rapports troubles entre l'armée et l'islam radical. Il y a exactement trente ans, en juillet 1977, le général Zia ul-Haq s'emparait du pouvoir par un coup d'Etat. Sa politique de réislamisation musclée allait profondément transformer son pays. Aidé par la CIA, l'Arabie Saoudite et les services secrets pakistanais, le dictateur avait pour mission de contrer l'invasion soviétique en Afghanistan. C'est là qu'entre en scène la Mosquée rouge, un édifice de briques bâti en 1965 au coeur de la capitale pakistanaise.

Bénédiction. Elle est à l'époque dirigée par Maulana Abdullah, qui va servir avec zèle le pouvoir. Le dignitaire religieux, qui appartient au courant déobandi (école de pensée fondamentaliste dont se revendiquent les talibans), prêche avec ferveur la guerre sainte. Sa mosquée, flanquée d'une madrasa, devient un quartier général du jihad, où se gèrent le recrutement et le financement des combattants qui partent pour l'Afghanistan. C'est l'âge d'or des madrasas. Chargées de promouvoir la guerre sainte, elles se multiplient : de 200 à l'époque de la création du Pakistan en 1947, elles sont plus de 3 000 en 1988. Avec la bénédiction de Zia ul-Haq, les religieux bâtissent leurs écoles et leurs mosquées sur des terrains publics. C'est ainsi que Maulana Abdullah obtient gracieusement un lot dans le quartier très chic de «E7» pour construire une madrasa pour garçons, Jamia Faridia, qui accueille des milliers d'élèves. Même aprè