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Libération
Reportage

Les plaies ouvertes du Sud-Liban

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Un an après la guerre entre Israël et le Hezbollah, la reconstruction tarde.
publié le 12 juillet 2007 à 8h46

Sud-Liban

envoyée spéciale

Il a caché le portrait de sa fille dans un placard. Parce que ce paysan sans âge, la peau fripée par le soleil écrasant du Sud-Liban, fond en larmes dès qu'il voit la photo de Fatma, 31 ans, enterrée vivante avec ses cinq enfants dans la maison voisine, réduite en un tas de cendres par un bombardement israélien, le 30 juillet dernier. Les visages des 28 «martyrs» de Cana, avaient fait le tour du monde, devenant les symboles de la brutalité des représailles de l'Etat hébreu. Entre le 12 juillet et le 14 août 2005, plus de 1 200 civils libanais ont été tués. Aujourd'hui, un an après le début de la guerre, le souvenir de ces «victimes collatérales» de l'offensive, lancée par Israël pour «éradiquer» le Hezbollah suite à l'enlèvement de deux soldats (encore détenus), hantent toujours les foyers de ce petit village où aurait eu lieu le miracle de la multiplication des pains par le Christ. «Nous n'oublierons jamais», dit le frère de Fatma. «Mais nous ne baisserons pas les bras. Cette terre est à nous, nous continuerons à la défendre et nous rebâtirons à chaque fois qu'ils détruiront.»

Tas de sables, planches de bois, amas de carreaux, envahissent chaque parcelle de terrain vide de la région frontalière qui ressemble à un immense chantier à ciel ouvert. Ici, un homme, secondé par ses cousins, coule une dalle de béton. Là, des ouvriers, soudent des barreaux à des fenêtres fraîchement repeintes. «J'ai dépensé toutes mes éco