Amsterdam
de notre correspondante
Dans un pays en situation de plein-emploi, les ouvriers polonais sont accueillis à bras ouverts par les employeurs. Mais cet afflux, nettement perceptible depuis l'ouverture, le 1er mai, des frontières néerlandaises aux ressortissants des nouveaux pays membres de l'Union européenne (UE), ne fait pas que des heureux. Selon la police, il se traduit par une poussée de criminalité.
«Tentation». En 2006, près de 2 800 suspects polonais ont été appréhendés pour des affaires de vol - dont le nombre a augmenté cette année. Ce niveau, qui ne représente pas plus de 1 % de toutes les arrestations, alerte d'ores et déjà les autorités. «La tentation de voler est plus forte chez les Polonais, à cause des disparités dans les revenus», explique Cees Den Bakker, de l'Association néerlandaise des officiers de police. Les statistiques indiquent une recrudescence des cambriolages et des braquages de commerces ces derniers mois dans les grandes villes du pays.
«Les contacts avec cette communauté sont très difficiles à cause du problème linguistique», affirme Nico Van Ooik, un officier de la province du Centre. Dans cette région, des officiers de police polonais ont été invités pour expliquer aux nouveaux immigrés, dans leur langue, les règles en vigueur aux Pays-Bas. Dans le Limbourg, en revanche, des agents de police se sont mis au polonais. «Ces gens nous perçoivent comme une menace et pensent que tous les policiers sont corrompus,